Commençons par du factuel, des chiffres ! Savez-vous qu’un enfant consommera en moyenne de sa naissance à sa propreté 6 500 couches.
Ce chiffre représente 1 tonne de déchets bruts. À l’échelle mondiale, on estime que 20 milliards de couches jetables sont jetées par an. Celles-ci sont pour la plupart incinérées et pour l’autre partie enfouie ; tout comme 50 % des déchets ménagers aujourd’hui en France. Son temps de décomposition PARTIEL est alors évalué entre 200 et 500 ans.
Si nous évoquons maintenant la chaîne de production de ces produits, nous apprenons que pour fabriquer ces 6 500 couches jetables, il faut compter 200 kg de pâte de flocons soient environ 5 arbres. La création d’une unique couche jetable nécessite également 120 m3 d’eau.
Les chiffres sont explicites : les couches jetables sont néfastes à notre environnement.
Ces couches sont également « « toxiques ». En 2019, l’ANSES, Agence national de sécurité sanitaire publie un rapport sur la composition des couches jetables pour bébé. Sur 23 références analysées, toutes présentent un dépassement des seuils sanitaires pour au moins une substance chimique, y compris les couches dites écologiques ou bio.
Et d’un point de vue financier ? Les couches jetables requièrent un budget global de 1 200 à 2 400 € selon la marque achetée, étalé sur 3 ans.
À la lecture de ces nombreux indices, plusieurs marques de couches lavables ont vu le jour pour proposer une alternative à ce modèle. Et qu’en est-il de leur bilan chiffré ?
- 24 couches lavables nécessaires jusqu’au stade de propreté (vs 6 500 jetables)
- Aucune substance chimique toxique à l’enfant
- 2416 L d’eau pour produire 1 000 couches lavables (vs 19 833 L)
- Lavable avec le linge quotidien à 40°C
- 600 € d’investissement au départ, en une seule fois
- Un marché de l’occasion en expansion sur les plateformes numériques pour l’achat et / ou la revente
En 2017, une autre société s’est lancée sur ce sujet afin de proposer une 2e alternative : la couche compostable. L’expérimentation a débuté avec le compostage des couches jetables classiques. Mais cette idée a très vite trouvé sa limite : malgré l’invention de machines spéciales destinées à extraire le plastique, des traces de cette substance perduraient. Or, cette matière est incompatible avec un bon compost. La route s’est alors recentrée sur la création de couches compostables. Aujourd’hui, les prototypes – en test dans 5 crèches d’Ile-de-France – se multiplient et s’améliorent mais défaillent encore sur le plan de l’absorption. Pour ce qui est du compostage, les couches sont d’abord broyées puis mélangées avec du broyat de bois et des déchets verts pendant quinze jours. Suite au brassage, arrive l’étape de la maturation de la matière. Le compost est ensuite étudié pour vérifier la compostabilité de ces nouvelles couches. L’objectif à terme est d’offrir cette nouvelle gamme de couches au grand public, et pas seulement aux professionnels de la petite enfance, et de revendre le compost à des professionnels comme à des particuliers.
D’ici un ou deux ans, les structures d’accueil telles que nos micro-crèches seront en mesure de proposer deux alternatives viables aux couches jetables. Des solutions qui semblent plus saines et écologiques.